Circuits de distribution de l’huile subventionnée : Veiller à la stricte application des mesures

 

Si on peut parler du rétablissement d’une situation presque normale à propos de la disponibilité de certains produits de grande consommation (lait, farine), il n’en est pas de même pour beaucoup d’autres.

On continue toujours d’enregistrer encore des pénuries de sucre, de café ou aussi de riz. Mais le point qui nous intrigue tous c’est la disparition complète de la fameuse huile végétale subventionnée. Elle est introuvable. Où que l’on aille, il est impossible de tomber sur la moindre bouteille. L’épicier du quartier, à qui tout le monde s’adresse, n’a qu’une seule réponse: “ Je n’ai pas cette marchandise”.

Mais où va l’huile ?

Qu’il mente ou qu’il dise la vérité, le résultat est le même. Ce produit nécessaire à tous les ménages brille par son absence, malgré ce que nous racontent de grands responsables officiels ou les professionnels impliqués dans les opérations de mise en bouteille et de la distribution. On ne cesse de nous assurer que les quantités injectées sur le marché répondent aux besoins et que des mesures de contrôle et de suivi sont appliquées. Dans les faits, il n’y a rien de concret. N’importe quel citoyen peut affirmer qu’il n’a pu se procurer aucune quantité, aussi infime soit-elle, de ce liquide. La pénurie (réelle ou provoquée) dure depuis plusieurs années.
Ce qui étonne, par contre, c’est l’existence d’une autre huile plus chère. Et à gogo ! Et partout ! Le consommateur est ainsi obligé d’acheter ce qu’on lui impose. Il n’a aucune autre issue. Tout cela nous pousse à nous interroger sur les causes éventuelles qui seraient à l’origine de cet important dysfonctionnement.

Qu’est-ce qui se cache derrière ce phénomène et pourquoi les pouvoirs publics n’ont-ils pas réussi à nous en débarrasser ? Bien des rumeurs circulent sur la vraie destination de l’huile végétale subventionnée. On ne sait pas comment elle se volatilise dans la nature avant même de parvenir aux vrais bénéficiaires. D’aucuns pointent du doigt des réseaux qui récupèrent cette huile pour l’utiliser à des “fins industrielles”. D’autres les soupçonnent de la mélanger avec l’huile d’olive ou de la revendre dans de nouveaux emballages à des prix plus élevés. Jusqu’à présent, aucune information de source autorisée n’est venue infirmer ou confirmer ce que certains considèrent comme des “racontars”.

Quantités insuffisantes, dit-on !

Mais, quelles que soient les explications officielles ou non qu’on pourra avancer, rien pour le moment n’a réussi à changer la donne. C’est ce qui peut conduire à la seule conclusion applicable à la situation. A savoir l’incapacité totale à faire face à ce problème et l’échec sur toute la ligne des méthodes et des pratiques mises en œuvre pour lutter contre ceux qui sont derrière ce trafic. Il y a, évidemment, le volet strictement technique qui peut apporter un autre éclairage. En effet, des responsables du secteur du conditionnement de l’huile subventionnée mettent en cause le manque d’approvisionnement en quantités suffisantes. Celles-ci n’ont cessé de régresser au point de se situer au seuil critique de 16 % des besoins aujourd’hui. Cette situation perdure depuis au moins 7  ans.  Pour surmonter cette crise devenue chronique, ces professionnels se disent prêts à faire ce qu’ils appellent “des propositions concrètes”, allant dans le sens de la résolution de la crise.

En premier, il faudrait commencer par augmenter les quantités d’huile pour répondre à, au moins, 50 % de la demande. Et, pourquoi pas, ne pas revenir au rythme observé durant les années d’avant 2011.

Jusqu’à quand.. ?

Toutefois, il est important, voire urgent, de privilégier le contrôle des circuits de distribution pour s’assurer que la marchandise parvienne aux populations ciblées et ne pas se perdre dans les méandres des réseaux des spéculateurs et des profiteurs. Par ailleurs, les autorités sont appelées à trouver des formules efficaces visant à réaliser cet objectif. Parmi ces mesures, on suggère le recours à la distribution personnalisée aux familles grâce à des points de vente officiels et agréés. 

L’épicier du coin ne pourra plus s’adonner à la vente conditionnée ou au pif de l’huile subventionnée.

L’idée est faisable, mais il reste à en préciser les contours. L’utilisation d’une application informatique ne serait pas exclue. Chaque famille doit avoir droit à ce produit, sans être soumise à ces contraintes insurmontables qui se dressent devant elle.  Car, jusqu’à quand doit-on subir ces privations, sans qu’il y ait des solutions concrètes et, surtout, efficaces de la part des autorités ?

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